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Conseils

Conseils de jardinage aquatique

Conception de bassin

Mettez vos idées sur papier

Le jardinage aquatique est relativement complexe et onéreux par rapport au jardinage classique (mais ça vaut la peine!). Ainsi, il n’est pas bon de commencer à creuser d’emblée. Vous n’avez pas besoin de posséder un niveau de connaissance élevé en architecture paysagère pour pouvoir dessiner de très jolies esquisses attrayantes. En effet, Gertrude Jekyll, une des plus connues parmi les designers paysagers en Angleterre, utilisait simplement de bonnes mesures, de l’aquarelle, un stylo à encre, et son imagination. Que vous fassiez ou non comme elle, ou que vous fassiez simplement un croquis au crayon, toujours est-il que faire des plans est essentiel dans le jardinage aquatique.

SOURCE : Jekyll, G. (1988). The Illustrated Gertrude Jekyll: Colour Schemes for the Flower Garden. 1914. Illustr. by Charlotte Wess.

1ère étape : Mesurez le périmètre de la zone que vous voulez aménager à l’aide de piquets et d’un mètre. Mesurez tous les éléments existants dans ce périmètre (arbres, buissons, allées, plates-bandes…), pour que vous puissiez par la suite les placer correctement sur votre dessin ; n’oubliez pas de prendre en compte le feuillage de chaque arbre : l’ombre produite affectera le choix de vos plantes.

2ème étape : Convertissez les mètres (ou pieds) en centimètres (ou pouces) et trouvez la plus grande échelle possible qui correspond à la feuille sur laquelle vous dessinerez.

3ème étape : Délimitez votre aire de travail en dessinant dans le périmètre, puis ajoutez aux éléments actuels vos mesures réelles et relatives. Ce que vous avez maintenant sous les yeux est une réplique miniature de votre jardin ; vous pouvez désormais laisser libre cours à votre imagination. À propos, si vous envisagez d’utiliser l’aquarelle pour reproduire à l’identique la couleur de vos plantes, n’oubliez pas de prendre du papier pour aquarelle.

Décidez de la taille et de la forme
La première règle à suivre lorsque vous construisez un bassin à nénuphars, c’est de le construire aussi GRAND et PROFOND que possible. Les jardiniers ont tendance à voir trop petit pour leur premier bassin (probablement parce qu’ils ne sont pas encore des jardiniers aquatiques). Il n’est pas rare que les personnes qui ont construit leur premier bassin et se sont rendu compte qu’il apportait beauté et vie à leur jardin, regrettent de ne pas l’avoir fait plus grand et plus profond.

En général, la profondeur minimum d’un bassin doit être de 45 cm, et en ce qui concerne la partie centrale au moins 75 cm, surtout si vous vivez dans une région froide et qu’il risque de geler. Il en est de même, mais pour les raisons inverses, pour les jardiniers aquatiques dans des zones du Sud, pour qui il est préférable de creuser les bassins aussi larges et profonds que possible pour éviter que le contenu ne se réchauffe trop. Une profondeur plus grande vous permet à vous et aux visiteurs de votre jardin de prétendre profiter d’un vrai printemps, dans votre arrière-cour de banlieue. Qui voudrait voir une bâche noire juste en dessous de la surface de l’eau ?

Dessinez une forme de bassin intéressante. Les cercles, carrés et autres formes simples vont mieux dans des cadres géométriques simples. Évitez les formes géométriques traditionnelles, en “haricot”. Faites appel à votre imagination - un bassin en forme d’étang pourra facilement accueillir un pont, ou un bassin qui jouxte un patio peut être en partie à bords droits. Vous pouvez avec le jardinage aquatique apporter une touche positive à la nature.

Le plus important : les bordures

Les bordures sont l’aspect le plus important de votre bassin. C’est ce qui va déterminer sa longévité et par-dessus tout son apparence, ainsi que le type de faune et de flore qui le fréquenteront. Premièrement, ce qu’il faut éviter. Beaucoup d’ouvrages de référence préconisent le système de paliers. Le but de cette méthode d’excavation est d’obtenir un maximum de volume d’une surface habituellement limitée. Et cela fonctionne. Cependant, ceci se fait aux dépens du bassin puisque le jardinier aquatique est obligé de créer une bordure à la fois disgracieuse et instable.

Nous avons constaté que la pression de l’eau sur la bâche n’était pas suffisante pour garantir que les paliers ne se déformeront pas avec le temps. Les angles droits exigés pour l’étagement ne sont pas naturels, et les intempéries tout comme hommes et bêtes risquent de les endommager. Lorsque cela commencera à s’effondrer, votre bâche bougera, les bordures seront alors déstabilisées et vous aurez des fuites. Nous avons remarqué que les paliers s’effondraient, créant un véritable désordre boueux lorsque le poids d’une personne sur les bords est trop élevé. Pour nous la meilleure méthode de “bordures” consiste à ce qu’il paraisse n’y avoir aucune bordure. Imitez la nature lorsque vous creusez votre bassin, la partie (ou “les parties” si c’est un grand bassin) la plus profonde doit se situer au centre. À partir de cet endroit, remontez en pente douce jusqu’à rejoindre le bord.

Ainsi vous aurez une bordure naturelle et durable. La zone marécageuse ajoutera une autre dimension à votre jardin aquatique, attirera les animaux tels que les amphibiens, ratons laveurs et oiseaux, et leur sera également plus accessible. Notons aussi que le fait d’utiliser la zone transitoire pour faire les bords de votre bassin conduira à une légère perte d’eau, puisque les plantes et le sol absorberont une partie de l’eau du bassin. Généralement, la pluie comble cette perte, mais dans le cas où il ne pleuvrait pas, la plupart des gens constatent que le fait de remplir de temps en temps leur bassin en vaut la peine pour préserver la beauté de ce genre de bords.

Les bords en maçonnerie nous amènent au dernier inconvénient du système de paliers : il n’y a aucun moyen de cacher la bâche, si ce n’est en faisant la bordure de tout le bassin avec des pavés. À moins que votre bassin ne se trouve dans un jardin vraiment à la française, l’effet prend quasiment toujours un aspect artificiel et amateur. Malgré ce que vous pourrez lire dans certains catalogues et guides, nous vous recommandons d’y réfléchir à deux fois avant de choisir ce système de paliers.

Choisissez un système de circulation d’eau :

Il est essentiel d’avoir un moyen d’aérer et de faire circuler l’eau de votre bassin - sans cela, il peut devenir malsain et malodorant - idéal pour les moustiques. Pour la plupart des bassins, plusieurs systèmes de circulation différents sont possibles : en fonction du terrain, certains sont mieux appropriés.

Pour les personnes ayant la chance d’avoir un printemps verdoyant ou une source d’eau, l’eau du ciel fait office : créez simplement un endroit pour que l’eau entre et ressorte depuis la base du bassin, et installez votre méthode de circulation séparément en utilisant des pompes.

Pour les moins chanceux, nous conseillons de faire simple. Si vous avez trop de feuilles qui tombent dans votre bassin et si vous commencez à perdre de l’eau ici et là, votre bassin sera rapidement vide. De même, s’il y a trop de remous à cause d’un système de cascade trop grand ou trop complexe, vous serez également étonné de la vitesse à laquelle votre bassin se vide.

Les jardiniers aquatiques du Sud ou du désert ne devraient pas construire de cours d’eau ou de chutes d’eau complexes (provenant des roches), à moins que le bassin ne soit très grand ou situé à l’ombre. Le soleil chauffera les roches et l’eau atteindra rapidement une température critique. Voici quatre méthodes de circulation d’eau efficaces, jolies et accessibles.

La chute d’eau, en photo ci-dessus, a un effet zen, très attrayant, que ce soit dans un cadre naturel ou plus classique. Les jardiniers ambitieux peuvent opter pour la chute d’eau à effet de cascade. Les chutes d’eau, comme ci-dessous, requièrent plus d’entretien que d’autres méthodes, parce que les feuilles peuvent former des bouchons et les pierres seront déplacées par les animaux et le gel, causant probablement des fuites. Vous perdrez également plus d’eau par l’évaporation et les remous.

La méthode de cours d’eau est un bon moyen de créer l’illusion d’un bassin naturel dans votre jardin. Il est facile à installer mais demande de l’entretien. Evitez que votre cours d’eau ne fasse plus de 12 mètres de long et 5m de large, même si votre bassin est plus large ; il sera facilement bouché à cause des débris, et abîmé par les animaux (à moins que, comme mentionné plus haut, vous ayez une source d’eau naturelle).

Les fontaines représentent la dernière méthode de circulation et la plus directe que nous aborderons. Elles sont idéales pour des bassins classiques, dans lesquels un cours d’eau ou une cascade feraient tâche, alors qu’ils produisent le même effet et le même son dans le jardin. Les fontaines sont-elles adaptées à tous les bassins ? Oui et non. Une fontaine peut aller dans un cadre naturel, mais cela implique généralement l’existence d’une statue pour appliquer la méthode de tuyautage mentionnée précédemment.

Les petites fontaines sont idéales pour des petits bacs ou d’autres petites pièces d’eau. Mais l’élégance d’un jet vertical de fontaine est plus appréciée dans un cadre très classique.

Construction

Niveler et creuser

Construire un bassin à nénuphars nécessite des heures de travail épuisantes à la pelle, mais c’est une corvée moindre par rapport à la construction d’un lit permanent (si vous construisez les deux en même temps, oubliez cette note d’optimisme). A condition que vous soyez en forme et que vous ayez du temps libre, un bassin, même de grande taille, peut être creusé en 1 ou 2 jours. Cependant, si votre bassin est très grand ou si vous envisagez de payer quelqu’un pour creuser à votre place, louez en tous les cas une pelleteuse, ou une mini pelle pour 130 à 250 euros par jour. Ces engins sont plus faciles à conduire qu’une voiture et votre bassin sera creusé en quelques minutes.

Avant de commencer à creuser, vous devez tracer la forme de votre bassin. La meilleure façon de le faire est d’utiliser votre tuyau d’arrosage pour le contour, puis de marquer ce contour à la pelle dans la boue ou le gazon. Enlevez le gazon et quelques centimètres de terre avant de commencer à creuser sérieusement, pour ne pas perdre la forme de votre bassin.

Une fois que vous avez commencé à creuser, vous devrez vous assurer que les bords du bassin sont au même niveau. A moins que la zone de construction soit parfaitement plate, ne vous fiez pas trop à votre oeil. Selon le type de terrain, une différence de niveau lors du remplissage du bassin peut être synonyme d’une charge de travail supplémentaire. Nous conseillons l’usage d’un niveau pour que la hauteur des rives soit identique.

Utiliser une ligne de niveau : plantez un piquet sur un bord, à la hauteur voulue. Faites partir une ficelle de ce point à d’autres piquets, plantés à différents endroits autour des bords du bassin. A l’aide de cette ligne de niveau, marquez le niveau sur ces piquets, et utilisez-les comme guides lorsque vous creuserez. Vous apporterez les corrections de niveau nécessaires lorsque vous remplirez le bassin d’eau et que vous travaillerez les bords.

Faire un niveau d’eau : il s’agit d’un tube de plastique transparent, du même type que ceux utilisés pour la pompe. Pour faire un niveau d’eau, achetez un morceau de tube flexible de 0,6 à 1,2 cm de diamètre et de 3 à 9 mètres de long (selon la taille de votre bassin). Attachez une extrémité à un piquet à l’aide de scotch étanche. Vous scotcherez les 30 derniers centimètres du tube au piquet, en vous assurant qu’il y ait au moins une « fenêtre » de 15 cm sur les 30 cm qui ne soit pas recouverte, afin que vous puissiez voir le niveau d’eau. Marquez une ligne sur le piquet, à côté du tube : ce sera votre niveau. Plantez le piquet dans le sol de manière à ce que la marque que vous avez faite soit exactement au point où vous voulez que soit le niveau d’eau. Remplissez le tube d’eau. Tant que l’eau du tube est au même niveau que la ligne que vous aurez marquée sur le piquet, cela signifie que le point où vous vous trouvez avec l’autre bout du tube est également au même niveau.

Bâchez le bassin :

Maintenant que le bassin a été creusé et que les niveaux des bords sont aussi identiques que possible, vous êtes prêt à bâcher le bassin. La première étape est de calculer les dimensions de bâche dont vous aurez besoin. La formule pour ce calcul est simple : ajoutez 2 fois la profondeur du bassin à chaque dimension, puis 60 cm de marge pour creuser (un bassin de 3 x 4,5 m, soit 60 cm de profondeur, nécessitera une bâche d’au moins 4,8 x 6,4 m). Si vous comptez construire une zone marécageuse supplémentaire, n’oubliez pas de le prendre en compte dans votre calcul.

Parce que la plupart des bassins ne sont pas rectangulaires, utilisez les dimensions du rectangle le plus petit dans lequel la forme de votre bassin passera. Lorsque vous calculerez la profondeur, prenez la mesure la plus profonde, ou qui s’en approche le plus. Cela n’est pas grave d’avoir de la bâche supplémentaire, au contraire, cela permettra soit de modifier la forme à la dernière minute, soit d’ajouter un système de circulation différent.

TAILLE DE LA BACHE : LARGEUR du bassin + (2 x PROFONDEUR) + 60 cm, LONGUEUR du bassin + (2 x PROFONDEUR) + 60 cm

Les 60 cm en plus donne une marge pour faire la découpe et pour sculpter vos berges, vous pouvez l’augmenter ou diminuer. Si le bassin a une forme irrégulière et/ou plusieurs profondeurs, basez vous sur la zone la plus profonde et la largeur et longueur la plus importante. Il faut mieux avoir trop de bâche que pas assez!

Beaucoup de propriétaires de bassins font le choix d’utiliser une sous-couche lorsqu’ils bâchent leur bassin. Cela prolongera la durée de vie de votre bassin. La bâche EPDM calibre 45 mil que nous recommandons est extrêmement solide. Si votre sol n’est pas trop rocailleux, cette sous-couche n’est pas indispensable. Néanmoins, si votre sol est de nature rocailleuse, ou si vous avez choisi d’utiliser une bâche plus fine, nous vous conseillons fortement une sous-couche. Les deux principales causes de perforation des bâches sont:

1. Vous-même
2. Les chiens

Si vous faites tomber une pierre lourde et aiguisée dans le bassin, cela peut perforer votre bâche. Et si votre propriété n’est pas clôturée, il se pourrait qu’un chien errant vienne patauger dans votre bassin les jours de forte chaleur.

Les trois principaux types de sous-couches sont : le sable, les tapis de mousse et le géotextile. Les deux derniers sont les plus efficaces. Si vous possédez un bout de moquette, profitez-en. Par contre si vous devez en acheter, vous vous rendrez vite compte qu’une sous-couche en géotextile est beaucoup moins onéreuse et durera plus longtemps.

Attendre d’avoir rempli le bassin et terminé la zone transitoire avant de découper la bâche. Procédez par étapes et non en une seule fois. Dans un premier temps, laissez environ 30 à 45 cm de bâche dépasser sur les bords de la zone transitoire remplie d’eau. Assurez-vous que la terre soit bien compacte autour des bords de la zone transitoire. Maintenant, vous devez faire la découpe finale, en laissant environ 7 cm de marge. Quand vous remplirez la zone transitoire avec ce qui est prévu, vous recouvrirez la bâche et vous aurez terminé.

Déterminez le volume et choisissez une pompe

VOLUME : Carré / Rectangle : Longueur x Largeur x Hauteur = mesure cubique. Cercle : Diamètre x Diamètre x Profondeur x 7,85 = mesure cubique.

L’AIRE : Carré / Rectangle : Longueur x Largeur; Cercle : 3,14 x Rayon (1/2 diamètre) x Rayon; Ovale : Longueur x Longueur x 3,14

Le nombre de litres par heure au point de déversement ne doit pas excéder le nombre de litres de votre bassin (à moins que vous ne vouliez que votre bassin se transforme en ruisseau). Le volume au point de déversement varie selon le type de pompe que vous recherchez, et variera avec le temps. Si vous comptez ajouter un filtre, une fontaine ou une statue à votre pompe, la notice spécifie généralement le nombre nécessaire de litres / heure.

Nous vous conseillons de placer la pompe à une certaine distance du point de déversement afin d’obtenir la meilleure circulation d’eau possible. La distance horizontale fait seulement perdre un petit peu de volume au point de déversement, donc cela n’affectera pas beaucoup votre courant.

Une dernière précision importante : toujours utiliser une prise de terre/un disjoncteur quand vous installez votre pompe. Le principe d’une prise de terre/d’un disjoncteur est un dispositif dans la prise qui coupera automatiquement le courant de la pompe en cas de fuite. Les GFI sont utilisés dans les prises de courant des salles de bain pour éviter les électrocutions en cas de chute d’appareil électrique dans le lavabo ou la baignoire.

Faire les bordures du bassin

Les bords naturels que nous aimons faire sont également les plus simples à réaliser. Avant tout, ce que vous voulez faire, c’est réaliser une « zone transitoire » de 10-30 cm de large autour du bassin, c’est-à-dire une zone de 5-7 cm de profondeur seulement. Vous remplirez cette zone avec les matériaux que vous aurez choisis pour faire les bords, quels qu’ils soient. Généralement, nous ajoutons de la terre très argileuse dans cette zone, puis une combinaison de pierres rondes, de gravier et parfois un rondin de bois. Les plantes aquatiques telles que les iris et les primevères se développeront aussi dans cette zone. Au début votre eau sera trouble, mais la terre se stabilisera, les racines prendront prise et votre bordure ne fera vraiment qu’un avec votre jardin alentour. De plus, il est bon d’avoir une eau trouble au départ ; la terre se déposera sur la bâche du bassin, lui donnant ainsi un aspect très naturel.

Le meilleur moyen de réaliser une zone transitoire est d’étendre la bâche sur le trou puis de le remplir d’eau. Une fois rempli et une fois les bords bien nivelés, coupez la bâche en la laissant dépasser d’environ 45 cm à l’endroit où vous voulez des bords réguliers, et de 60 à 120 cm là où vous voulez avoir des zones humides ou marécageuses (cette zone doit avoir une profondeur de 10 à 15 cm au lieu de 60 cm). Vous répèterez cette procédure tout autour du bassin ; creusez le rebord un peu plus profondément et enfoncez-le un peu plus si vous voulez avoir plus de zones transitoires humides pour les iris et autres plantes aquatiques.

Le bord régulier est beaucoup plus compliqué. Des éléments plus grands, plus profonds et plus élaborés seront nécessaires la plupart du temps pour supporter le poids du bordage en maçonnerie sur lequel les gens se tiendront ou marcheront, et pour résister aux intempéries. Pour la plupart des plus petits jardins aquatiques de formes régulières, qui généralement ne requièrent pas une grande profondeur, nous avons développé une méthode de construction durable et simple, en utilisant des parpaings, du gravier, un mélange de ciment et une bâche.

Commencez par creuser une aire carrée ou rectangulaire avec des parois verticales, en laissant 40 cm d’espace autour du périmètre. Vous construirez dans cette zone les fondations de votre bassin. La première étape du procédé pour les fondations est de creuser une tranchée de 8 cm de profondeur et de 30 cm de large, à 20 cm de la paroi du trou. Cette tranchée chevauchera le bord du bassin. Tassez la terre à l’intérieur et autour de la tranchée autant que possible. Remplissez la tranchée avec des gravillons de taille moyenne, puis tassez à nouveau.

Il est essentiel que cette fondation soit aussi proche du niveau que possible. Des petites erreurs sous le sol vous sauteront aux yeux lorsque vous ferez les bords de votre bassin et que vous le remplirez. Une fois que la fondation est à niveau, placez les parpaings, face vers le haut, sur le gravier, et faites en sorte de les disposer de façon à ce qu’ils soient au même niveau que le futur bord de votre bassin. Il doit y avoir 2 à 7 cm de gravier apparent de chaque côté des parpaings. N’en empilez pas plus de 3 et remplissez-les de ciment. Pendant que le ciment sèche, vous pouvez combler l’espace derrière les parpaings avec des gravillons de taille moyenne.

Maintenant que les fondations sont posées pour votre bordure, vous êtes prêt à bâcher le bassin. Tirez le surplus de bâche par-dessus et passez-la et fixez-la derrière le haut des parpaings. L’étape finale pour compléter votre bassin classique est de faire les bords avec des pavés appropriés. Des matériaux plus légers, tels que les briques ou de l’ardoise fine, nécessiteront du mortier pour les fixer. Des dalles de sulfate de cuivre ou autres, épaisses et lourdes, n’en auront pas besoin à priori. Assurez-vous, quel que soit le matériau que vous utilisez, que cela dépasse de 5 à 7 cm au-dessus de la surface de l’eau pour cacher la bâche.

ÉCOLOGIE DU BASSIN

Les différents adeptes des bassins

En prenant les bonnes informations, dès le début de l’existence de votre bassin, vous allez pouvoir vous économiser des centaines de filtres gadgets, des kits de tests compliqués, la perte de vos poissons, etc. Votre bassin, même artificiel, fait partie de la nature, et comme tel, il est dirigé par des lois naturelles - avec une petite différence tout de même. Nous tenterons ici de vous fournir des explications simples, comme la façon dont ces lois sont régies, et la manière de les mettre au mieux à votre service pour votre bassin.

Une précision avant de commencer : nous aimons dire qu’il y a deux types de personnes pour les bassins, les adeptes des plantes et les adeptes des poissons. Ce que les amateurs doivent garder à l’esprit, c’est qu’un bassin lourdement approvisionné en poissons ressemble plus à un aquarium qu’à un jardin. La plupart des plaintes recueillies quant aux problèmes de bassin et d’entretien, nous proviennent des adeptes des poissons, qui gèrent leur bassin comme un jardin aquatique alors qu’ils devraient le gérer comme un aquarium.

L’important, c’est de savoir quel adepte vous êtes dès le départ, et ce vers quoi vous vous dirigez. Les bassins à poissons nécessitent beaucoup plus de travail que les bassins à nénuphars, et devraient presque être considérés comme un loisir distinct. Les principes mis en avant dans ces pages sont appropriés pour ces deux types d’amateurs, mais notre philosophie générale et la plupart de nos techniques et astuces s’orientent vers les bassins à plantes.

Le cycle d’azote de la nature

Un bassin écologiquement équilibré exige beaucoup moins de temps et de dépenses à l’entretien qu’un bassin qui est constamment déséquilibré. Ci-dessous, un diagramme simplifié du cycle d’azote qui se mettra en place peu après que vous ayez approvisionné votre bassin. Mis à part les composants complexes, les deux facteurs les plus importants pour la santé de votre bassin, sont le nombre de poissons et le nombre de plantes que vous avez en permanence.

Les poissons produisent beaucoup de déchets qui se transforment en ammoniaque et en nitrite ; et si vous décidez de nourrir vos poissons (chose que vous ne devriez pas faire si vous souhaitez avoir un bassin équilibré), la nourriture restante se combinera à d’autres matières en putréfaction et contribuera davantage à la présence de ces substances.

Vous devriez songer aux plantes pour supprimer ces substances de l’eau. En réalité, l’ammoniaque et les nitrites disparaissent de l’eau par un processus micro bactérien compliqué, dont nous avons parlé précédemment. En règle générale, le cycle naturel de votre bassin fonctionne de la manière suivante : le poisson mange la plante - le poisson rejette des déchets - la plante absorbe ces déchets, etc.

En prenant en compte ce paradigme, il n’y a que certains cas de figure à éviter à tout prix: 1. Trop de poissons conduira à une perte de la flore qui leur sert de nourriture et ils finiront par mourir de faim, ou s’étoufferont avec leurs propres déchets. 2. Trop peu de plantes causera un surdéveloppement de nitrates, qui, ajoutés à la pénétration des plus hauts rayons du soleil, à cause du manque de protection en surface, pourrait engendrer l’apparition d’algues.

Les plantes adorent le nitrate, donc si vous ne concurrencez pas l’algue, ce sera la seule plante qui se développera dans votre bassin.

En réalité, il n’est pas vraiment possible d’avoir trop de plantes, ou trop peu de poissons. Une fois que les poissons seront introduits, leur nombre et leur taille croîtra rapidement. A moins que des prédateurs naturels n’aient accès à votre bassin (vous pourriez d’ailleurs être surpris), vous devrez probablement sélectionner votre propre population vous-même, d’une année sur l’autre.

Pour ceux qui envisagent une armée de carpes Koï, nourries “à la béquée”, il ne sera pas possible de maintenir un écosystème équilibré, à moins que la taille de votre bassin se mesure en hectares. Pour les vrais amateurs de poissons, nous conseillons une alimentation en granulé flottante, aussi modérément que possible, et de se procurer un filtre bio efficace pour enlever l’excès d’ammoniaque et de nitrites de l’eau. Dans ces cas là, le bassin à nénuphars nous fait plus penser à un aquarium et doit donc être entretenu en conséquence.

S’approvisionner en plantes aquatiques :

Quand arrive le moment de remplir le bassin, beaucoup sont surpris par la grande quantité de plantes nécessaires par rapport au faible nombre de poissons. La règle générale est qu’au minimum 50% de la surface de l’eau doit être constamment couverte par des plantes flottantes telles que les lentilles d’eau ou les nénuphars. Les jardiniers aquatiques du Sud ou des déserts doivent suivre, voir dépasser cette quantité, sans quoi les plus petits bassins se réchaufferont trop. Suivez ce conseil, à moins que votre bassin fasse plus de 150m2 (en surface) et dans ce cas, la couverture peut être plus faible.

Les plantes immergées devront être plantées à raison de 1 botte tous les 30 cm2. Si votre bassin a une superficie de plus de 60 m2, 1 botte chaque 60 cm2 suffira. Le fait de couvrir la surface de votre bassin fera écran à l’énergie solaire dont les algues ont besoin pour se développer. Les plantes immergées aideront à oxygéner l’eau et de ce fait, elles absorberont les mêmes substances nutritives que les algues utiliseraient. En empêchant la prolifération d’algues, les plantes vont absorber le nitrate et le dioxyde de carbone de l’eau et fourniront également des éléments nutritifs pour vos poissons.

S’approvisionner en animaux aquatiques :

Avant de penser aux poissons et aux grenouilles, les premiers animaux dont il faut s’approvisionner sont minuscules, voire microscopiques. Après avoir achevé la construction d’un bassin, la première chose que nous faisons, c’est d’aller dans une zone humide qui ressemble à l’environnement que nous venons de créer - en général, cela suppose que nous trouvions un bassin naturel au soleil ou à l’ombre, selon celui que nous allons approvisionner. Nous remplissons un seau avec de la boue prise dans le fond de ce bassin naturel, puis nous la reversons dans notre bassin de jardin parfait. Cette étape met en route le cycle d’azote, par l’introduction de ces bactéries qui vont détruire l’ammoniaque.

S’il vous est déjà arrivé de trop bien nettoyer un aquarium et de voir votre poisson mourir après l’y avoir remis, vous comprenez maintenant pourquoi les poissons et les plantes ont besoin de certains micro-organismes pour survivre et se développer. Les bassins dans la nature ne sont pas parfaits, et le vôtre ne devrait pas l’être non plus. En règle générale, évitez de remuer la couche de boue au fond de votre bassin, car c’est l’endroit où votre armée de bactéries utiles vit, où vos escargots se promènent et où certaines de vos plantes vont prendre racine. Nettoyer votre bassin, cela signifie enlever régulièrement l’excès de matière organique de votre bassin, telle que les feuilles, sans pour autant le vider, ni l’arroser à grande eau. En fait, stériliser votre bassin revient presque à vous garantir à coup sûr que tous les problèmes d’algues que vous avez eus vont réapparaître quelque temps plus tard pour se “venger”.

Après avoir ajouté notre boue, nous pouvons alors planter les nénuphars et autres plantes. Après environ une semaine, le bassin est près à accueillir les animaux aquatiques que nous connaissons tous.

Notre expérience avec les espèces animales sauvages révèle qu’elles sont pointilleuses et délicates et que la plupart, notamment les amphibiens et insectes, arriveront d’eux-mêmes dans votre bassin si celui-ci représente un environnement “convenable” pour eux. Il est possible de commander la plupart de ces animaux sur internet, mais nous pensons que le meilleur moyen, le plus sûr et le moins onéreux, consiste à se rendre dans une zone humide naturelle avec une épuisette à la main. Tout ce que vous y trouverez sera plus à même de se développer et de se sentir comme à la maison, et vous éviterez de surcroît l’introduction d’espèces étrangères dans votre écosystème local.

Les escargots peuvent tout simplement être mis dans l’eau, mais avant cela, assurez-vous qu’il s’agisse de dévoreurs d’algues et non de mangeurs de feuilles voraces ; ces derniers décimeront la flore de votre bassin. Les bons escargots amélioreront la qualité de l’eau en vous débarrassant des algues. Les moules d’eau douce se nourrissent en filtrant des petites particules d’eau. Ainsi, elles maintiennent la propreté de l’eau, mais soyez sûr de ne les introduire qu’une fois que votre bassin est suffisamment équilibré pour leur garantir assez de sédiments dans l’eau pour survivre. Il est souvent recommandé de placer les moules dans des paniers remplis de sable ou de gravier dans lesquels elles puissent se déplacer. Il se peut que votre bassin sera trop “propre” pour elles. Nous vous conseillons donc de ne mettre des moules que lorsqu’il y aura 3 à 5 cm de sédiments au fond de votre bassin, auquel cas, les corbeilles ne seront pas nécessaires.

Les insectes, comme les libellules et leurs larves, arriveront d’elles-mêmes, même si votre bassin est loin de ressembler à une étendue d’eau naturelle. Si par contre c’est le cas, d’autres insectes d’eau apparaîtront, et certains se mettront sur les plantes et les animaux que vous aurez introduits dans votre bassin. Les seuls insectes que nous vous conseillons d’ajouter vous-mêmes à votre bassin sont ceux que vous pouvez voir à la surface - gyrins et araignées d’eau donnent généralement un plus, très charmant, et sont dans l’ensemble inoffensifs pour les plantes et les poissons.

Les insectes peuvent également se révéler être des indicateurs de problème au niveau de l’équilibre écologique de votre bassin, mais ils en sont rarement la cause. La présence de larves de moustiques témoigne d’un manque d’oxygène dans l’eau, auquel il faut remédier, puisque les larves ont besoin d’eau stagnante pour se développer. Peu d’espèces d’insectes dévoreront vos plantes, mais beaucoup feront le festin de vos poissons - la solution peut être aussi simple que d’en ajouter alors un peu plus. La punaise d’eau géante, elle, mange les petits poissons, mais rarement dans une quantité telle que vous deviez intervenir.

Les amphibiens et les reptiles peuvent être difficiles à introduire. Certains propriétaires de bassin constatent que le leur est un nid à “bestioles”, d’autres ne les voient jamais. Les jardiniers aquatiques de campagne sont plus à même de rencontrer des visiteurs visqueux et ondulants, parce que ces derniers, grenouilles et salamandres particulièrement, cherchent l’ombrage humide des arbres et des feuilles mortes, que seule la nature prodigue. Les jardiniers aquatiques citadins trouveront certainement des crapauds dans les bassins en été, en admettant qu’il y ait autour, ne serait-ce qu’un grand jardin ou suffisamment de végétation pour qu’ils puissent y vivre le reste de l’année. Le meilleur moyen d’introduire des amphibiens dans un bassin c’est de les y mettre pendant qu’ils sont encore dans l’oeuf ou au stade de larve. Si votre bassin leur convient, ils y resteront ; sinon, ils migreront. Des propriétaires de bassins en ville, ne se doutant de rien, ont été pris de court par le vacarme de milliers de petites grenouilles au tout début de l’été (un bruit vraiment assourdissant), donc pensez à prévenir vos voisins !

Si les amphibiens aménagent ou décident de rester, les reptiles ne tarderont pas à arriver. Les serpents sont réputés pour manger les grenouilles et même les poissons, mais ils restent très discrets. Les jardiniers aquatiques dans les régions du Sud doivent bien évidemment être très prudents car certains de ces visiteurs peuvent être très venimeux.

Les tortues sont encore moins faciles à introduire que les amphibiens. Mais encore une fois, un jardinier aquatique en campagne peut se rendre compte de la disparition de ses poissons et découvrir qu’une tortue s’est installée (cela reste extrêmement rare). Lorsque les tortues s’en vont, et elles le font généralement dès la première occasion, c’est que souvent le problème réside dans le fait que le bassin est trop petit pour couvrir ses besoins nutritionnels, mais également que la taille du bassin la rend vulnérable et qu’elle se fait attaquer par des ratons laveurs ou autres prédateurs. Nous vous conseillons de ne mettre des tortues que si votre bassin est très grand et que votre environnement est rural.

À propos d’algues et autres nuisibles

Il y a un sujet récurent lorsqu’on parle d’entretenir un bassin de nénuphars : maintenir son équilibre. L’algue est le symptôme classique d’un bassin instable. Mais comme nous l’avons déjà dit, certaines personnes n’ont pas l’opportunité de créer un bassin équilibré, dans la mesure où sa première fonction est d’y mettre des poissons et non des plantes.

Si vous êtes amateur de poissons, vous devez devenir excellent dans le traitement des symptômes d’un bassin déséquilibré, et pour ce, nous avons des informations et une surabondance de produits filtrants pour vous. Les amateurs de plantes peuvent venir à bout des algues en apportant quelques améliorations au bassin.