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Conseils

Conseils de nos prédécesseurs

Extraits reproduit du : Latour-Marliac, Bory. “Hybride Vigoureux de Nénuphars,” Journal de la Société Royale d’Horticulture, vol. XXII. 9 août 1898.

La culture des vigoureux nénuphars est des plus simple et elle ne diffère pas de celle de l’indigène commun N. Alba. Néanmoins pour réussir dans les meilleures conditions, il est bon de prendre certaines précautions qui sont faciles à observer.

Beaucoup de nymphéas appelés « d’extérieur », quoique presque tous également vigoureux, diffèrent fréquemment entre eux, en ce qu’ils fleurissent plus ou moins tôt, en ce qu’ils tiennent au-dessus de l’eau ou qu’ils flottent sur elle, en ce que leurs fleurs sont nombreuses ou rares ou dans leur structure générale ils poussent en groupe compact ou s’étendent largement. Quelques uns d’entre eux forment de robustes groupes qui augmentent constamment de force mais ne s’étendent pas, tandis que d’autres sont d’une nature errante, leurs stolons et rhizomes entrelacés se répandent sur un grand espace et rapidement s’étendent à travers les racines des autres variétés. Dans les lacs et les étangs naturels il est impossible d’empêcher cette indésirable confusion ; mais cette croissance irrégulière ne doit pas être tolérée dans les bassins et les aquariums artificiels où chaque sujet de la collection doit rester distinct et profiter séparément. En outre, cela ne produit pas seulement une inextricable confusion parmi les plantes, mais les plus faibles seraient infailliblement étouffées par la croissance des plus vigoureuses. Pour prévenir cette difficulté, il est indispensable que les nénuphars soient plantés séparément et à des distances convenables, ou bien mis dans des pots ou dans des bassins en pierre dont les côtés et le fond ont été soigneusement cimentés.

La forme et la grandeur des bassins d’eau importe peu. Elles peuvent varier suivant le goût de chaque cultivateur. Cependant un diamètre de plus de trente pieds serait préjudiciable pour la perspective, car ce serait trop vaste pour une claire vision.

Il est très important que les bassins soient divisés en plusieurs compartiments par des séparations qui ne doivent pas être plus hautes que les trois quarts de la profondeur de l’eau, de telle façon qu’elles empêchent seulement les racines et les rhizomes de se rencontrer, sans empêcher les feuilles de se mêler à la surface. Deux pieds depuis le fond jusqu’à la margelle sont suffisants pour la profondeur des bassins. Les côtés extérieurs doivent être franchement en pente, afin de courir moins de risque d’être endommagés par les fortes gelées et la pression de la glace ce qui arriverait certainement s’ils étaient construits verticalement.

Un lit de terre de six pouces de profondeur au fond des bassins sera amplement suffisant pour la culture des nénuphars et pour la plupart des autres plantes aquatiques. Il doit être débarrassé le plus possible du gravier et des pierres. La meilleure sorte de terre est une terre grasse de jardin ou de prairies, mais une terre composée de terreau ou de feuilles et de terre d’alluvion est aussi très convenable. On peut aussi faire un mélange des deux sortes, mais il est préférable de ne pas mettre avec cette terre un engrais frais qui subit toujours de la fermentation.

En ce qui concerne le choix de l’eau, celle qui vient d’un ruisseau ou d’une rivière doit être préférée, quoique celle des puits peut convenir.

En peuplant un bassin avec des nénuphars, le but doit être d’obtenir par une harmonieuse combinaison et succession de teintes et de couleur un effet général éblouissant et pour ce résultat des plantes avec de hautes tiges doivent être évitées, car cela détruirait la vue générale. Il est nécessaire aussi de supprimer Confervae et ses mousses qui sont trop compactes et certaines vivant sous l’eau qui s’attachent et se cramponnent telles que : Chara, Cabomba, Vallisneria, Elodea, Potamogeton etc. qui vivent au détriment des nénuphars sans ajouter quoi que ce soit à l’ornement du tableau. Toutefois il est bon d’excepter de cette proscription Tropas natans et T. verbanensis, Stratiotes aloides, et Aponogeton qui sont tout à fait dignes d’être admises dans la société des Nénuphars.

Les Tropas déploient gracieusement sur la surface de l’eau leurs feuilles triangulaires avec leurs pétioles disposés en forme de rosette, ceux de T. verbanensis étant plus grands et particulièrement reconnaissables par les nervures des feuilles qui sont d’une jolie couleur rouge. Les fruits des ces deux sortes annuelles, connus sous le nom de châtaigne d’eau, sont comestibles. Il suffit de les jeter dans l’eau au printemps, sans autre préoccupation, et alors ces plantes formeront un joli déploiement. Stratiotes aloides forment aussi de très gracieux groupes de rosettes qui sont comme de véritables aloès. Les Aponogetons avec leurs feuilles oblongues flottantes donnent pendant toute l’année une succession constante de fleurs délicieuses et parfumées et elles sont tout à fait dignes de prendre place à côté des nénuphars et d’être particulièrement recommandées aux horticulteurs de plantes aquatiques, car ces aponogetons ont produit quelques splendides variétés avec des fleurs et des feuilles brillamment teintées de rose et de carmin et beaucoup plus grandes que celle du type original. Ces charmantes variétés, non encore dans le commerce, sont l’objet du plus grand soin au Temple sur Lot et sont destinées, par leur vigueur qui leur permet de croître sans protection en Angleterre, de jouer un rôle prédominant parmi les plantes aquatiques, aussi bien pour la décoration dans les aquariums que pour la vente en fleurs coupées.

On doit noter que l’Aponogeton est la plante supérieure à toutes les autres pour croître dans l’eau courante des sources où il prospère avantageusement et fleurit abondamment et sans arrêt.

Pour être certain de garder les particularités exactes de chaque variété, il est de beaucoup préférable d’avoir recours pour augmenter le nombre à la division de leurs souches. Leur plantation peut être effectuée pendant tout le printemps et l’été et ne présente pas de difficulté, car elle consiste seulement à les fixer dans la terre au fond des bassins. En même temps il est bon de noter que lorsqu’il est nécessaire de modifier entièrement la plantation d’un aquarium, il vaut mieux l’entreprendre à l’époque convenable, c’est-à-dire en Avril ou Mai, afin de na pas trop retarder le temps de la floraison.

Les nénuphars sont doués d’une surprenante vitalité qui leur permet de vivre très longtemps hors de l’eau et par suite de supporter de très longs voyages sans souffrir. Par exemple, en 1889, j’envoyais à l’Exposition Universelle à Paris une collection de mes hybrides dans une caisse qui fut perdue en chemin de fer et qui ne put être trouvée que plus d’un mois après. Je fus alors obligé de remplacer ce premier envoi. Quelques temps après je reçu une note m’informant que le colis avait été retrouvé et me demandant ce que l’on devait faire. Ayant le sentiment certain que les plantes seraient mortes, je donnai l’ordre qu’elles me soient renvoyées en petite vitesse, mais à leur arrivée je fus on ne peut plus surpris de les voir en excellent état et couvertes de pousses et d’avoir très peu souffert pour avoir été aussi longtemps enfermées dans une caisse. Pour montrer encore davantage l’endurance des Nénuphars, je dois ajouter que j’ai jeté des plantes de rebut sur le sol autour des étangs et que j’ai trouvé leurs racines encore entièrement saines après avoir séjourné sur le sol pendant six mois.

Les cultivateurs de plantes aquatiques ont souvent montré une grande anxiété au sujet des ravages supposés causés par les rats d’eau et les coquillages et aussi par différentes sortes d’insectes, de poissons etc… Je pense que leurs craintes ont été exagérées parce que pour ma part, j’ai eu seulement à me plaindre sérieusement des ravages causés par deux sortes de larves une noire et l’autre blanche produites par certains petits papillons blancs jaunâtre qui déposent leurs œufs sur les feuilles flottantes. Ces larves d’abord presque invisibles se développent jusqu’à environ la grosseur d’une paille de blé et dévorent les feuilles de nénuphars pendant la nuit, également celles de l’aponogeton, Limnocharis etc… Elles sont très habiles en se cachant pendant le jour en plaçant des fragments de feuilles sur leur corps et en se recouvrant avec des morceaux de Lemna palustris ou Azolla. Leurs dévastations seraient sérieuses si elles ne pouvaient être facilement arrêtées en versant sur la surface de l’eau quelques gouttes d’une mixture de trois quarts d’huile de colza et d’un quart de parraffine, cela constitue une dose suffisantes de poison pour les détruire sans nuire aux plantes.

En ce qui concerne les Nelumbiums, leur position est trop importante parmi les fleurs aquatiques décoratives pour les passer sous silence et je n’ai pas encore abandonné tout espoir d’obtenir avec le temps des variétés suffisamment robustes pour vivre sans protection en Angleterre, car il faut se souvenir qu’ils sont presque aussi résistants contre la gelée que les nénuphars indigènes et que le seul obstacle à la réalisation de cet espoir est le fait qu’ils ont besoin, en juillet et en août, d’une plus grande chaleur que les nénuphars pour la maturation de leurs rhizomes qui les rénovent eux même dans la chaleur du milieu de l été. C’est en avril que les nélumbiums commencent leur croissance et alors leurs premières feuilles flottantes paraissent suivies rapidement par de plus grandes qui se dressent à deux pieds au-dessus de l’eau. Elles se déploient majestueusement d’une très mince tige et les gouttes de pluie roulent et tombent étincelantes comme des diamants de leur surface concave et veloutée. Les fleurs ont un exquis parfum et sont de la dimension de grands Paeonies. Elles apparaissent en juillet, août et septembre. Elles sont de nombreuses et brillantes teintes : rose, blanc, rouge, jaune, carmin et lilas. Quelques variétés doubles ont été obtenues dernièrement avec environ vingt-quatre pétales qui, sans aucun doute, augmenteront encore la déjà grande renommée des charmants nelumbiums, dont il est désirable que le tempérament puisse s’acclimater au climat de l’Angleterre.

LAYDEKER

Les conseils de plantation de nénuphars et lotus de la famille Laydeker (c.1955), descendants de Monsieur Latour-Marliac et gardiens de la pépinière de 1935 à 1991

Il suffit d’avoir subi l’irrésistible saisissement d’admiration qu’on éprouve à l’aspect d’un beau groupe de variétés de nymphaeas hybrides pour s’expliquer le vif enthousiasme qui manifeste de plus en plus aujourd’hui pour la possession de pareilles plantes.

Depuis déjà passablement de temps la culture des plantes aquatiques a pris une extension considérable ; on a reconnu, en effet, combien un bassin dépourvu de plantes était monotone dans un jardin décoré de toutes ces admirables richesses que le progrès de l’horticulture rendent innombrables, et on a compris que pour compléter l’harmonie ornementale il fallait joindre au concours des miracles terrestres celui des merveilles ondines.

Et ce goût est d’autant plus justifié que de précieuses conquêtes augmentent chaque jour l’attrait de cette culture.

Le nuphar Lutea à fleur jaune simple et le nymphaea blanc (nymphaea alba, indigène) ont occupé autrefois la place d’honneur dans le domaine liquide, entourés il est vrai d’un brillant cortège de Pontederias, Thalia, Cyperus, etc... mais les magnifiques Nymphécées exotiques extra-tropicales et intra-tropicales, qui se parent de tous les tons de la palette, n’avaient jamais consenti qu’à étaler leurs remarquables couleurs dans les hydrothermes à haute température, et refusaient toute alliance et connexité avec les espèces rustiques des latitudes boréales.

L’obtention de nymphaeas rustiques, issu de l’hybridation avec les espèces tropicales, était depuis longue date l’objet de nombreuses tentatives ; nous lisons à cet égard, dans une édition de 1850, du « Jardin fleuriste » publié à l’époque en Belgique, cet article consacré au nymphaea Devoniensis : « Ne serait-ce pas une belle chose qu’une race nouvelle obtenue, par exemple par le croisement de notre N. Alba avec les nymphaeas à fleurs bleues ou à fleurs rouges? »

Et plus loin cette éloquente exclamation : « Quel spectacle, désormais, qu’un vaste aquarium où croissent pêle-mêle et fleurissent à la fois les N. Cerulea, Sentifolia, Dentata, Lotus, Sigantia, Gracilis, Odorata, Pygmaea ampla; les Victoria regia et Cruziana ; l’Euryale ferox ; les Nelumbium Caspicum, Speciosum, Luteum, etc...! Entremêlez ces plantes avec les des Lymnocharis, des Pontederia, des Aponegeton, des Caladium, des Colocasia, etc., etc., et, dites, est-il au monde un spectacle plus grandiose, plus admirable, plus attrayant ? »

Aujourd’hui, le savant auteur de ces lignes, M. Ch. Lemaire, pourrait jouir, en dehors d’une serre chaude, d’une semblable et éblouissante perspective. Une révolution importante s’est opérée dans le jolie monde balnéaire végétal : les belles nymphes des régions chaudes se sont départies de leur rigorisme dédaigneux et glacial, peu en rapport avec leur tempérament équatorial ; des alliances fécondes se sont accomplies avec nos élégants Nymphaeas rustiques et ont donné naissance à des hybrides multicolores doués d’une robusticité absolue qui ne redoute ni le hâle des vents des Nord ni un séjour prolongé sous la glace.

Et qu’on ne suppose pas qu’ils soient délicats sur le mode de culture, sur la nature du terrain, sur la qualité de l’eau, sur le genre de récipient ; ils le sont si peu, qu’à défaut de bassin, ils se contentent de barriques sciées par le milieu et solidement cerclées en fer jusqu’à l’ouverture ; d’une petite cuve, garnie d’un peu de terre au fond et remplies d’eau ordinaire.

Ces récipients, qu’il est facultatif de placer à la surface du sol ou d’enterrer jusqu’à leur orifice, se prêtent à toutes les combinaisons, soit qu’on veuille les disposer en cordons simples ou doubles, soit qu’on préfère en former des dessins, le tout entouré de lierre, par exemple.

On voit combien il est aisé de se procurer à bien peu de frais et avec l’unique soin de remplacer de temps en temps l’eau absorbée par l’évaporation, la jouissance de ces admirables Nymphaeas qui répandent un parfum suave et donnent tour à tour depuis le commencement de mai jusqu’en novembre, des fleurs à profusion, ayant le rose, le rouge, le blanc, le jaune, le bleu, et tant de couleurs intermédiaires en partage.

Aussi, les Nymphéacées, en général, ont-elles la souveraineté de la flore des eaux, qu’il s’agisse d’un minuscule ou très vaste bassin, elles sont le point capital d’attraction, et toutes les autres plantes hydrophiles qui les entourent et vivent dans leur orbite, ne peuvent prétendre qu’à un rôle secondaire de vassalité ; il faut cependant reconnaître sans hésitation que les unes et les autres concourent à composer par leur assemblage un enssemble enchanteur, car si les nymphéacées donnent du prestige à leur entourage, l’entourage à son tour relève magnifiquement l’éclat de ces reines de l’onde.

CULTURE DES NYMPHAEAS

La culture des Nymphaeas est des plus aisée et ne diffère nullement de celle du vulgaire Nymphaea Alba (nénuphar indigène) qui croìt dans tous les étangs et rivières de l’Europe.

Ces plantes se contentent généralement de toutes les terres, mais les meilleures sont celles de jardin, de prairie, d’alluvion et de terreau consommé ; elles doivent être, autant que possible, exemptes de cailloux et de gravier (ne jamais ajouter d’engrais ou de fumier).

Pour planter les Nymphaeas, il suffit seulement d’enfoncer verticalement les racines et le rhizome dans la terre, jusqu’au collet.